Le blog gay de Cavaillon et ses amis prostitués
l'avis d'un pro : En 2000 la danse hip/hop (et tous les blockbusters américains
Save the Last Dance, Sexy Dance etc) n’a pas encore connu son essor, le seul danseur que tout le monde connaît est encore Michaël Jackson (pas franchement un modèle de virilité, sauf son
respect) et la danse, pour un garçon, est encore un « truc de tapette ».
J’avais moi-même l’âge qu’a Billy dans le film lors de sa sortie et, par rapport aux petits jeunes que je vois aujourd’hui (des battles de danse
entre garçons dans les écoles et collèges, impensable en Europe il y a dix ans !), il y a eu une nette évolution des mentalités concernant l’acceptation pour un garçon de faire de la danse –
certes grâce au hip-hop, sur les 20 dernières années les seuls films grand public et non Bollywoodiens proposant autre chose que du hip-hop sont Moulin Rouge, Billy Elliot et Black Swan – mais
il n’empêche que la danse s’est démocratisée.
Le film aurait, à mon avis, beaucoup moins marché si Billy avait voulu faire du théâtre ou de la musique, moins sujets à caution quant aux notions
de « virilité », « féminité » et homosexualité potentielle – d’ailleurs, concernant Billy ça reste assez flou, Debbie comme Michaël sont clairement attirés par lui, mais
Billy semble insensible aux deux. Comme quoi Jamie Bell était peut-être prédestiné à jouer Tintin…
Néanmoins, je comprends tout à fait qu’il soit difficile de se décider sur le film. Pour le personnage de Michaël, vrai que l’amalgame trav’/homo
a de quoi laisser perplexe, et en même temps je trouve que le film en joue, déjà pour permettre à Billy de dire que le choix de la danse n’a rien à voir avec l’orientation sexuelle, et ensuite,
même si Michaël est clairement un garçon marginal, il n’est pas non plus présenté comme un stéréotype de grande folle ridicule (désolé pour les grandes folles
ridicules).