Le blog gay de Cavaillon et ses amis prostitués
les garçons sont-ils plus sévèrement jugés que les filles ?
Le cours du Dr Kimmel :
Dr Kimmel inscrit chaque définition sous l’intitulé “ homme bien ”, puis se retourne vers le groupe. “A présent, dites-moi ce que signifie être un ‘vrai homme’ [‘a real man’].” Cette fois, les étudiants réagissent plus vite.
- “Prendre les choses en main, être autoritaire”, dit James, étudiant de deuxième année.
- “Prendre des risques”, dit Amanda, niveau master.
- “Ça veut dire supprimer toute trace de faiblesse”, propose un autre.
- “Pour moi, être un vrai homme implique de parler comme un homme”, dit un jeune homme qui a grandi en Turquie. “Marcher comme un homme. Ne jamais pleurer. ”
Le docteur Kimmel a pris des notes. “ On est pile au cœur du sujet ”, dit-il, excité. Il compare les deux listes du tableau. “Regardez comme les définitions sont différentes. Je crois que les hommes américains ne sont pas clairs quant à ce que signifie être un homme.” »
Sommes-nous dans un de ces fameux cours de « gender studies », ces études de genre qui réexaminent les rapports sociaux, l’histoire, la culture, l’économie, etc. au travers du prisme des sexes ? Peut-être, ou peut-être pas encore, l’étude des masculinités (avec un S ) étant encore marginale dans les universités américaines
Michael Kimmel
Un séminaire s’est déroulé en prélude à la première Conférence internationale sur les masculinités, à laquelle ont assisté des personnalités féministes de haut vol.
Une approbation féminine :
Approuvant la création du master sur les masculinités, Gloria Steinem, féministe historique a plaidé pour l’engagement des hommes dans la lutte pour l’égalité des genres
Plus de 700 participants ont phosphoré sur ce genre de thèmes :
- « Le suicide et la santé des hommes. »
- « La paternité transformée. »
- « Casser le code mâle : comment les amitiés entre hommes peuvent changer leur vie. »
Lutter contre la culture du viol...une place pour "elle l'a bien cherché" ?
méthodes prônées par Michael Kimmels pour lutter contre la culture du viol dans les universités, en ne se contentant pas de désigner les filles comme des victimes et les garçons comme des agresseurs potentiels.
Pas de danger !
Fixer les idées sur les hommes ?
Des universités ont commencé à proposer des cours sur le sujet ouverts à tous (de même que les women’s studies ne sont pas réservées aux seules étudiantes).
Suicide ou faillites...Pourquoi s’intéresser particulièrement à l’ouverture de ce master sur les masculinités dans l’Etat de New York ?
Le programme abordera des questions comme celles-ci :
- qu’est-ce qui fait des hommes, des hommes, et comment enseigner ces rôles aux garçons ?
- Quels sont les effets de la race [pardonnez l’emploi du mot “race”, c’est mal vu en français, ndlr] et de la sexualité sur l’identité masculine, et quelle influence ont les médias et la pop culture ?
Un programme complet permettra aux chercheurs de mettre en relation des phénomènes apparemment sans rapport, et ensuite de voir s’il y a matière à les connecter.
Par exemple, le suicide des hommes et le fait que les hommes ont tendance à moins exprimer leurs sentiments. Ou encore les faillites financières et la tendance masculine à prendre des risques inconsidérés. »
Pas assez pro-hommes, disent certainsCette étude des masculinités, précise la présidente de l’American Men’s Studies Association, doit être considérée comme une vraie science humaine :
« Beaucoup d’hommes continuent à qualifier de masculin quelqu’un qui est capable d’entretenir une famille, de lutter avec un lion, et d’être un individu protecteur. J’aimerais qu’on soit tous capables d’élargir ces définitions. »
Illustration :
Film : Dwayne Johnson et sa peau du lion, dans « Hercule » de Brett Ratner, 2014
Les controverses ne se sont pas fait attendre,
Le psychiatre Edward Stephens, fondateur de la Fondation for Male Studies et héraut des masculinistes américains, est outré :
« Kimmel est en guerre contre ceux que moi j’appelle les vrais hommes. »
Un bruyant petit groupe champion des « male studies » (au sens de mâle ; en France, on parlerait de masculinisme) considère le travail de Kimmel comme pas assez en faveur des hommes.
Les mecs américains sont-ils cuits ?
Reste-t-il seulement des vrais hommes ? C’est la question qui tue ! Il y a trois ans,ily a eu une gigantesque polémique engendrée aux Etats-Unis par la parution du livre d’Hanna Rosin, « La Fin des hommes (et l’ascension des femmes) ». « un livre qui cartonne »« On y découvre que l’espèce masculine serait en train de perdre son ascendant. D’autres ouvrages enfoncent le clou : les mecs américains sont cuits, leurs compagnes ont pris la relève. »
le NYTimes souligne :
« Au cours des 40 dernières années, les rôles des hommes et des femmes ont beaucoup changé, et pourtant les études académiques se sont focalisées sur l’impact de ces changements sur les seules femmes. […]
Il y a aussi cette triste réalité : où qu’on se tourne, les histoires d’hommes en crise se multiplient – maladies mentales, suicides, terrorisme, viols, fusillades de masse, crashes d’avion volontaires, ou jeunes hommes noirs tués par la police.
Si on avait une meilleure compréhension des hommes, se disent les universitaires, combien de maux pourrions-nous résoudre, ou, au moins, essayer de résoudre ? »
Tueurs de massePour ceux qui ne seraient pas encore convaincus par les thèses de Michael Kimmel, ni par la nécessité de creuser la psyché masculine, voici ce qu’il ajoute :
« Nous avons une fusillade de masse aux Etats-Unis à peu près toutes les deux semaines. A chaque fois, on parle du problème des armes. Ou de la maladie mentale. Mais on n’évoque jamais le fait que tous ces tireurs sont des hommes.
On doit comprendre comment leur masculinité influence leur comportement. »
L’université de Michael Kimmel a donc élaboré de toutes pièces un master sur les masculinités pour commencer à réfléchir au sujet. D’où ce commentaire perplexe d’un prof de fac :
« Et ça va déboucher sur quel genre d’emploi, ce diplôme ? »
Eh bien, profileur au FBI, comme dans les séries télé américaines ? -lol-