Le blog gay de Cavaillon et ses amis prostitués

 PROSTITUES DE MON COEUR   GAD GAD GAD HOURAH  ! Je suis mdr  Ils sont mortels ces homos. L'accent de pédale à fond ! Ils sont énervants les demi filles. même opérées les trans en font des tonnes. - "Une fois mon frère est venu chez moi et nous sommes allés dans une asso que je connais, mon frère a dit "elle est pas mal ta copine Marie". Je lui réponds "mais Karim, c'est pas une vraie fille, c'est un trans, t'as vraiment de la merde dans les yeux, atterris!" .  Bref, la rigolade. Enfin, c'est leur vie après tout!

Algérie - Marseille St-Charles : une double traversée.

L'exemple de la prostitution "en femme" des Algériens à Marseille.

 

(à partir de Laurent Gaissad "En femme à la gare St-Charles. La prostitution des Algériens à Marseille", Année du Maghreb, 2010)

 

Le quartier de Belsunce à Marseille, haut lieu de prostitution "en femme" pour les Algériens ©Google Maps

La prostitution des Algériens "en femme" en France (Place de Clichy, Boulevard Ney à Paris, ou autour de la gare Saint-Charles à Marseille) a été largement médiatisée par le film Chouchou en 2003. Gad Elmaleh y interprétait un travesti travaillant aux abords de la Place de Clichy, réussissant une certaine ascension sociale.

 

 

 

 

Au delà du caractère "ludique" et un peu sensationnel de ce film, Laurent Gaissad souligne que le statut de ces jeunes hommes, de leur homosexualité, et de leur parcours de vie par rapport à leur société d'origine n'est que trop rarement envisagé. Leur prostitution a une double valeur : sociale et spatiale. Pour ces hommes venus d'Algérie, la "traversée d'espaces équivaut, en tout cas, au sens le plus fort, à une traversée des normes". Le franchissement des frontières induit une transgression des normes.

Longtemps restés invisibles, ces Algériens pratiquant la prostitution "en femme" à Marseille depuis les années 1970, acquièrent une visibilité au milieu des années 1990 quand se développent les assos de lutte contre le sida

Ils "exercent" essentiellement autour de la Gare St-Charles, dans le quartier Belsunce mais se caractérisent par une "circulation transfrontalière incessante" (Laurent Gaissad) entre les deux rives de la Méditerranée, renouvelant régulièrement des visas touristiques de trois mois.

Sur place se construisent des réseau locaux de solidarité, de concurrence et de hiérarchie, où le contrôle d'un périmètre est aussi important que son maintient... Ce qui n'est pas toujours aisé : la  piétonisation du Vieux Port) se traduit par exemple par un déplacement au sud du quartier des activités de prostitution masculine.

Laurent Gaissand note aussi l'extension des réseaux de prostitutions dans d'autres villes de France : les "Algériens en femme" mettent en oeuvre une "mobilité tout au long de la côte méditerranéenne" (vers Nice par exemple) : "le développement multisite de l'activité est une stratégie prostitutionnelle rentable".

Les espaces de la prostitution masculine "en femme" des Algériens, et surtout les trajectoires de ces hommes, sont révélateurs du caractère normé de l'espace public, tant "ici" que "là-bas". L'émigration actualise et incarne ces différences de normes sexuelles.

     
Mer 29 jan 2014 Aucun commentaire