Le blog gay de Cavaillon et ses amis prostitués

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Une réponse possible à nos interrogations : que devient-on après avoir été lopé en prison  ?  (2 articles précédents)

— Qu'est-ce que tu cherches?

Sa voix est basse, sèche, grave, rauque, hétéro.

— Un mec pour passer un bon moment...

— Ouais... Officiellement, pour ma femme, j'suis allé voir l'OM. Et puis ça m'travaille! Tu sais, j'ai pas l'habitude. J'suis pas pédé mais...

 

Marseille... (c'est quasiment chez-nous ça ! )

Le Stade Vélodrome projette dans le ciel un immense halo de lumière. Le public hurle, la sonorisation amplifie ce bruit de foule en délire qui envahit par échos tout le quartier. À cinq minutes de là, ce soir de match, ma voiture m'amène à IBM (drôle de nom pour un lieu de rencontre gay: le siège régional de la firme est tout simplement dans cette rue des quartiers chics marseillais).

L'avenue est déserte. Seule une bagnole blanche assez défoncée stationne près d'un portail. Je longe la quasi épave, et découvre au volant un brun torride, trente ans, barbe de trois jours, cheveux ras, oeil noir, un aspect agressif. Une beauté virile, tout le charme des mecs méditerranéens. Son sombre regard me fixe méchamment. Puis il sourit.

Sans quitter nos véhicules, vitres ouvertes, un dialogue s'instaure. Il me balance:

— Qu'est-ce que tu cherches?

Sa voix est basse, sèche, grave, rauque, hétéro.

— Un mec pour passer un bon moment...

— Ouais... Officiellement, pour ma femme, j'suis aller voir l'OM. Et puis çam'travaille! Tu sais, j'ai pas l'habitude. J'suis pas pédé mais...

Je lui propose un plan chez moi. Il hésite. Je le rassure en lui disant qu'on boira un verre.

— Après, tu fais c'que tu veux.

Il accepte.

Chez moi. On s'installe sur le canapé. Il me demande un whisky. Je lui laisse la bouteille. Il en boit deux verres d'affilée. On parle.

— J'sors de taule. Quatre ans aux Baumettes. Putain c'est bon dehors...

— T'as fait quoi comme connerie?

— Série de cambriolages. Puis d'autres...

Il est super beau. Une gueule somptueuse. Un mètre soixante-quinze de muscles secs. Il a enlevé sa veste. Son marcel blanc me laisse voir deux bras balaises recouverts de poils noirs et de tatouages. Il porte une alliance. Il se ressert un verre, puis un autre encore. Je ne suis pas tranquille.

Au bout d'un quart d'heure, je me rapproche de lui et le teste: une main s'égare sur sa cuisse bombée. Puis remonte jusqu'à sa braguette. Il se laisse faire, regarde dans le vide. Je le caresse, puis commence à le déshabiller. J'enlève son jeans. Putain qu'il est canon! Son sexe déborde du slip. Grosse queue. Couilles pleines. Des poils partout. J'enlève son tee-shirt... Torse baraqué. Il est nu et passe à l'attaque. Scruffy trashy young dude. 

— Fous-toi à poil.

Pas de câlins. Corps à corps de lutteurs. Peau contre peau. Il n'embrasse pas, ne suce pas. Mais il va accepter le reste...

— On s'encule?

C'est moi qui commence. J'hallucine! Je suis en train de baiser un taulard. Pas de romantisme, il n'arrête pas de répéter agressivement:

— Salaud tu m'encules, Salaud! Ouais il te plaît mon cul connard!

 

Nice raw fuck.

Je sens bien qu'il revit quelque chose. 

Fuck face.

 

Il accepte tout, en m'insultant en permanence. J'ai l'impression qu'à tout instant il va me foutre une baffe et me massacrer. Vingt minutes d'extrêmes tensions sexuelles.

Fuck face.

Baise brute. Pas de domination, pas de soumission. Égalité. Pas de tendresse, juste un plaisir brusque et viril entre deux hommes qui se ressemblent...

  Sweet hairy ass.

Avant de partir (très vite après la jouissance), il m'a jeté un dernier regard noir, menaçant, en me disant:

— On s'connait pas, on s'est jamais vu.

Puis il a disparu et je ne l'ai jamais revu.

 

  Le passé = les beaumettes  

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L'enfermement ne suffit pas c'est vivre dans cette crasse, se sentir soi-même un déchet... 

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Personne ne fera un geste pour le détenu lambda. Juste un numéro... Et un mec cassé...

 

Enquêtes aux USA : "Les anomalies  que nous établissons aujourd'hui reflètent le fait que les crimes d'agression sexuelle commis dans nos établissements correctionnels (qui touchent 10% des détenus)n ) peuvent avoir des conséquences dévastatrices pour des victimes individuelles et pour des communautés bien au-delà de nos prisons " a dit le Procureur Général Eric Holder dans une déclaration écrite(en 2012).

 

 

Mer 11 déc 2013 Aucun commentaire