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LES INVISIBLES
CONFERENCE JEUNE PUBLIC SUR LES INVISIBLES
Aujourd'hui, sauf les précautions sanitaires contre les maladies sexuellement transmissibles et le contrôle des naissances, on
devrait s'attendre à une totale liberté dans le domaine privé de la sexualité (1968-> 2013 !!!) Mais cette ambition de liberté qui existe depuis le fond des temps subit des
empêchements qui, à mon avis ne sont que des retards.
Il se trouve, par exemple, un lobby, mené par des politiciens de droite et de gauche, prétend installer une PROHIBITION, non pas
sur l'alcool ou la drogue(elle existe) mais sur les rapports sexuels tarifés : LA PROSTITUTION.
Ce groupe de pression prétend exiger la mise hors la loi des prostitué(e)s et la punition de leurs clients.
Rappelons qu'un délit a déjà été créé sous sarkozy : le racolage passif qui est passible de poursuites...pour un simple regard !
Bien sûr jusqu'au jour où on se rendra compte que ceux qui proposent ces lois-là sont les premiers à les enfreindre !!! Selon le dicton :
" faites ce que je dis et pas ce que je fais" (Cahuzac, etc...)
Mon avis, comme à l'égard du "mariage pour tous", est que c'est un méprisable combat d'arrière-garde et qu'on n'arrête pas l'Evolution qui
tient à notre nature.
Emile Armand (1872-1963) pseudonyme d'Ernest-Lucien Juin, avait choisi pour cadre politique
l'individualisme et comme but : l'AMOUR LIBRE.
Ses tournées de conférences dans le cadre de la
Fédération Anarchiste sont restées dans les mémoires.
L’exigence de promouvoir une nouvelle éthique
sexuelle le porte à élargir le champ de ses préoccupations et à accorder une place de plus en plus importante à la discussion de thèmes ou de pratiques sexuelles « non
conformistes », thèmes quasiment inexistants dans la presse « d’avant-garde » de son temps.
Obscurantisme clérico bourgeois : On se souviendra utilement de l'ambiance de l'époque
concernant la sexualité et la lutte du clergé et de la bourgeoisie contre la masturbation (onanisme).
Cette ambiance avait contaminé les milieux populaires.
C'était un peu dire :"lâchez-nous les baskets avec la branlette : ça ne fait aucubn mal et plutôt du bien à nos
jeunes pleins de sève ". Plein d'appréhension sur un échange avec son fils, mon père m'avait dit : " c'est de l'hygiène et du nettoyage" ...hélas ce n'était guère explicite.
L’homosexualité est une question qu’Armand n’avait pas abordée dans L’Initiation individualiste anarchiste
mais il consacre, en 1931, une étude intitulée « L’homosexualité, l’onanisme et les individualistes». Dans ce texte,
E.Armand reconnaît le droit aux homosexuels
des deux sexes, sans exception, « de s’associer, de publier des journaux, des revues, des livres, pour exposer, défendre leur cas, réunir à leurs groupements les uranistes qui s’ignorent». Son
attitude vis-à-vis de l’«inversion sexuelle » se voulait « dénuée de préjugés, de parti pris », capable de concilier « le point de vue scientifique avec le respect le plus absolu de la liberté
individuelle».
On est en 2013, à l'heure où les bourgeois-bobos-députés
s'apprêtent à restreindre les libertés sexuelles et individuelles (prostitution) on se rend compte qu'E. Armand avait devancé ce débat.
Il est en 1931 et il refuse de considérer l’homosexuel comme un malade et encore moins comme un dégénéré.
(et ce ne sera qu'en 1990 que L’Organisation mondiale
de la santé supprimera l'homosexualité de la liste des maladies mentales, mettant fin à des siècles d'homophobie appuyée par la médecine et la
loi.)
Dénonçant toute forme de « tabous sexuels », E. Armand affirme le
droit pour chaque individu de disposer de son corps comme il lui plaît et à se livrer à toutes les expériences librement consenties. En abordant la question de la transsexualité, il prend
ouvertement position en faveur du droit des individus à changer de sexe s’ils le désirent. Il proclame hautement sa volonté de réhabiliter les plaisirs défendus, les « caresses non conformistes
», ce qui le porte à défendre les « non-conformistes sexuels » (lui-même aurait eu des préférences pour le voyeurisme). La plupart de ces prises de position seront réunies dans l’ouvrage La
Révolution sexuelle et la camaraderie amoureuse, où un chapitre entier est consacré à la question : « Pourquoi l’État traque-t-il les non-conformistes sexuels ? », tandis qu’un autre porte sur
les « fantaisistes sexuels », catégorie dans laquelle il range toute pratique sexuelle hors norme : fétichiste, sadomasochiste ou autre.
Il était formidable...le monde qui
l'entourait était fort minable ! Tay où Armand ? tay où
Précautions cependant :
Pourtant, cette « recherche voluptueuse » dans le domaine des relations sexuelles ne pouvait être considérée
comme légitime qu’à condition que les résultats de ces pratiques ne privent celui qui les commettait de son « autocontrôle » ou n’entament sa « personnalité ». Il s’agit là d’une restriction de
taille qui le porte à écrire : « […] L’essentiel pour nous est que [par] la jouissance éprouvée, le plaisir ressenti, l’être se retrouve en pleine possession de son individualité. Peu importe
alors comment le plaisir est amené ou créé, pourvu qu’il y ait plaisir – plaisir mutuel, plaisir isolé ou associé, plaisir obtenu sans contrainte ni tromperie, plaisir soumis à
la volonté de celui ou de ceux qui le recherchent, le réalisent, le raffinent, le compliquent même. Si les moyens de jouissance dénoncés comme vicieux, exécrables, non conformistes, hors nature,
ne diminuent pas celui ou ceux qui s’en servent ou en profitent, ils sont NORMAUX : sinon ils sont anormaux. » Armand, tout
en affirmant que chaque individu avait le droit d’assouvir comme il l’entendait ses penchants sexuels quels qu’ils soient, prend toujours bien soin de préciser que cela n’était possible que si
plusieurs conditions étaient réunies simultanément : « qu’il n’y ait ni violence, ni fraude, ni cruauté, ni dol » ; que,
«« pour trouver des compagnons de pratique,
[les individus] ne recourent qu’à l’invite ou à la publicité, qu’à la persuasion ou au graphisme verbal ou figuré, et ne s’adressent qu’à des personnes en état de les comprendre » ; que cela ne
pouvait concerner qu’« une personne parvenue à l’âge où elle est capable de passer contrat, de disposer (dans des buts sexuels ou érotiques) comme il lui plaît de tout ou partie de son
corps».
Je serais assez en contradiction avec tout ça. Ce n'est pas assez, la précaution anihile l'intention. Pour moi, dès qu'il/elle est en état de comprendre, un garçon ou une fille doit tout
connaître de la reproduction et de la sexualité.
LES TENTATIVES DE MISE EN PRATIQUE DES THÈSES SUR LA CAMARADERIE AMOUREUSE ET LEUR
ÉCHEC
De tout ça, on pouvait en profiter sans attendre...la saint glinglin...certains ont su en profiter en invisibles... ils
l'ont fait et tant mieux pour eux ! *
Ces combats en faveur du sexualisme révolutionnaire étaient conçus comme un moyen d’attaque contre les
structures autoritaires de la société. Mais, surtout, Armand était profondément convaincu que les réalisations pratiques qui découlaient de sa conception de la liberté de l’amour présentaient
l’énorme avantage, par rapport à d’autres types de réalisations alternatives, de pouvoir être immédiatement « expérimentées » entre individus partageant les mêmes convictions,
sans besoin d’être remises au lendemain de la révolution ¤
* à cet égard je compte illustrer cet article en joignant
des photos de l'époque ...invisibles et autres...
*Emile Armand est né à
Paris, en 1872 et mort le 19
février 1963à Rouen. Fils de famille bourgeoise
progressiste il a reçu une éducation profondément anticléricale qui par symétrie, a généré en lui une grande passion mystico - religieuse. Son père a participé à la Commune de Paris la famille a
dû s'exiler à Londres. À son retour quelques événements nouveaux se sont produits : il s'est converti en soldat du Christ, a commencé à lire des
livres anarchistes et en a eu marre de sa femme... vaste programme...moi je ne cesse d'admirer ce petit mec plein d'énergie, de conviction et de
clairvoyance, visionnaire de la période des années 1970.
il entre en 1890 à l'Armée du salut. Il pratique de nombreuses langues mais n'ira jamais
à l'école. Il démissionne de son poste d'officier salutiste en 1897.
Revivons son parcours intellectuel : Son humanisme chrétien se transforme progressivement en anarchisme chrétien suite à des lectures telles
que les Temps nouveaux de Jean Grave.
Il s'inspire en grande partie de Léon Tolstoï et de Benjamin Tucker et aussi de Walt
Whitman et Ralph Waldo Emerson.
Il a déjà des idées divergentes sur les sujets de la violence et de l'illégalité. Enfin, ces idées ont aussi été
modulées par les écrits de Friedrich
Nietzsche et Max Stirner.
Son époque est celle de l'anarchisme activiste. Sans pour autant accéder à ces milieux, il considérait ces actes non-condamnables.
On approche la guerre de 14-18 :
À partir de 1902, date à laquelle il participe à la fondation de la Ligue antimilitariste, il devient d'abord communiste libertaire, mais rapidement s'engage définitivement pour l'anarchisme individualiste. En 1911, il signe « Le petit manuel anarchiste
individualiste ». Vers 1912, il s'est mis à décourager la violence dans ses écrits. Les publications qu'il fait se veulent révolutionnaires en encourageant les anarchistes à
vivre dans le présent et à ne pas attendre pour obtenir ce que le futur leur réserve.
À partir de 1922, il reprend L'En-Dehors qu'il fera paraître pendant 17 ans.
Toute sa vie, il publie de nombreux articles, brochures et journaux. Ses livres les plus connus sont
L'initiation individualiste anarchiste qu'il publie en 1923, et La révolution sexuelle et la camaraderie amoureuse publié en 1934. Il collabore au travail de Sébastien Fauredans le livre l'Encyclopédie Anarchiste.
LES INVISIBLES bande annonce