Le blog gay de Cavaillon et ses amis prostitués

fragilité de l'existence

conviction qu'un événement nous a porté malheur

et charrie avec lui tout ce qui est, à la suite,  négatif dans notre vie

 

novembre 08, 2013

Extrait de " je connais un violeur " témoignages recueillis

par le Nouvel Obs'

"Depuis quelque temps je n’ai plus aucune difficulté à parler de l’agression qui m’a été faite. J’ai lu sur le site du nouvel obs que votre site existait. Du coup je me permets de faire part de mon expérience, plus pour le côté défoulement que pour apporter de l’aide à qui que se soit, soyons honnêtes.

Je suis un homme, hétéro, désolé pour le peut être non conformisme. Depuis que j’ai 7 ou 8 ans j’adore le théâtre. Je me suis donc logiquement inscrit à des cours dans une assos de mon petit patelin moisi. Tout, absolument tout, y était super (le cours de théâtre, pas le bled). C’était ma passion. Après avoir fait un petit court métrage, nous ( l’équipe de l’assos), avons fait la connaissance d’un acteur / prof de théâtre. Un type super sympa, pas méchant pour deux sous, un brin obsédé. Le courant est tout de suite bien passé.

Quelques mois après je l’ai invité chez moi pour passer la soirée avec des amis. A l’époque je me cherchais un peu, probablement comme tout les gosses de 15 ans. Je développais déjà une certaine tendance pour la boisson que j’aime à penser festive mais le réel me rappelle régulièrement que ce n’est pas seulement le cas. Bref… La soirée fut bien arrosée et, en mec poli, j’ai proposé à B.B de rester pour la nuit, histoire qu’il ne se massacre pas contre un platane.

Je crois que ça a été la pire idée que j’ai jamais eu. Quelque peu éméché et faute d’autre espace décent je lui ai dit qu’on s’en foutait qu’on pouvait dormir dans le même lit. Les souvenirs sont un peu flous mais le ressenti reste vivace. Sa bouche, ses mains, son haleine, son odeur me sont restés en tête pendant longtemps. Pendant des années je me suis sentis honteux, sale, bizarre, taré (je précise que je n’ai aucun grief contre les homosexuels, seulement à cet age là, quand on se découvre, on n’a pas forcément l’ouverture d’esprit suffisante pour comprendre que ce n’est qu’une des multiples formes de sexualité)

Cette nuit à littéralement détruit tout ce que j’aimais tant. Plus précisément cette volonté, cette joie de jouer la comédie. Je me suis perdu dans des flots d’alcool et de drogue par la suite. Je me suis lancé dans des études ennuyeuse qui ne m’ont mené nul part, en pensant toujours que je devrais “monter sur scène”… Galérer, peut être, mais faire ce que j’aime profondément. Je n’ai jamais eu la force de le faire. Tout ce qui s’approchait de près comme de loin du théâtre me faisait penser à cette nuit ou sans que je ne le veuille B.B s’est offert mon corps comme passe temps.

J’ai grandi, suis désormais plutôt heureux, mais je ne peux m’empêcher de penser à ce qu’aurait peut être pu être ma vie sans cette nuit malheureuse. B.B si tu lis ces lignes (et je sais que tu te reconnaitras), je t’ai plus ou moins pardonné mais s’il te plait fais toi soigner. S’offrir un ptit jeune ce n’est pas normal, surtout si celui ci n’est pas en pleine possession de ces moyens. Pense à ton fils et réfléchis deux secondes… Comment te sentirais tu si quelqu’un se comportait avec lui comme tu t’es comporté avec moi? Saches que tu m’a volé un rêve, le plus précieux de tous, celui que je voulais atteindre.

Je relis l’énoncé et réalise que je n’ai pas vraiment suivi la consigne. Donc je vais tenter de me rattraper.

B.B est un type tout ce qu’il y a de plus banal, drôle quand il veut, bon acteur comme peut en témoigner sa réussite dans le théâtre. De ce que j’en ai eu l’aperçu il semble plutôt bien intégré socialement. Je ne pense pas qu’il soit un psychopathe ou un manipulateur, mais seulement un mec qui ne contrôle pas ses pulsions et qui, l’espace d’un soir, a un peu pété les plombs. Malheureusement pour moi je lui ai fait confiance. Il est trop tard pour porter plainte et je ne le souhaite pas de toute façon. Cela reviendrait à dévoiler au grand jour ce qui s’est passé. J’ai passé bien trop de temps à me reconstruire, dévoiler ouvertement cette histoire me coûterait trop. J’arrive à en parler maintenant mais uniquement au près des personnes que je souhaite, ou comme anonyme dans le flot du web tel ici."

 

Remarques :

il va mieux puisqu'il arrive à en parler

le viol ne concerne pas que les femmes

il y a un moment de malentendu : le type ne comprend que ce qu'il souhaite. Ainsi  : "qu’on s’en foutait qu’on pouvait dormir dans le même lit" a été interprété probablement  comme "je veux coucher avec toi". 

je n'apporterai aucune illustration à ce récit

 

 

Lun 11 nov 2013 Aucun commentaire