Le blog gay de Cavaillon et ses amis prostitués
Militant en faveur de la cause des homosexuels, le Marseillais Christian de Leusse a participé au film de Sébastien Lifshitz Les
Invisibles.
Comment vivait-on à Marseille dans les années 60 quand on était gay ?
J'ai vécu des années très difficiles. Je viens d'un milieu familial catholique, bourgeois et rigoureux. À l'époque, il n'était même pas question
d'évoquer le sujet. À partir des années 70, j'ai commencé à réfléchir à ma situation. J'étais de plus en plus malheureux. J'avais 30 ans et je me sentais déjà vieux ! Je devais crever
l'abcès.
Comment cela s'est passé ?
À l'été 1979, j'ai participé à un bal organisé par le Groupe de libération homosexuelle. Quelques jours après, j'ai découvert une double page dans
Paris Match où j'étais en train de danser avec un homme, avec ce titre : « Vague homosexuelle, la France atteinte à son tour » ! J'étais tétanisé mais j'étais aussi en train de reconquérir mon
équilibre.
Que pensez-vous du film ?
J'avais beaucoup d'appréhension, mais Sébastien Lifshitz a su écouter et nous laisser parler. Le film donne une image positive des
homosexuels.
Exagéré, mais...
Lors d'une avant-première, un jeune s'est levé et a dit : “Maintenant que j'ai vu ce film, je n'ai plus peur de vieillir”.
Vintage photos :
à l'arrière des berlines... Dans l'article précédent, j'évoquais l'évolution sociale vis à vis des homosexuel(le)s et le bonheur à venir pour les générations futures. Quand les hommes vivront d'amourIl n'y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours
Mais nous, nous serons morts mon frère
.../...
Dans la grande chaîne de la vie
Où il fallait que nous passions
Où il fallait que nous soyons
Nous aurons eu la mauvaise partie
.../...
Nous qui aurons aux mauvais jours
Dans la haine et puis dans la guerre
Cherché la paix, cherché l'amour
Qu'ils connaîtront alors mon frère
Dans la grand' chaîne de la vie
Pour qu'il y ait un meilleur temps
Il faut toujours quelques perdants
De la sagesse ici-bas c'est le prix
Quand les hommes vivront d'amour
Il n'y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours
Mais nous, nous serons morts mon frère Félix Leclerc