Le blog gay de Cavaillon et ses amis prostitués
Pas de statistiques. Très peu de plaintes. Des témoignages rares et isolés. Dans l'univers clos des prisons françaises, où détenus et
surveillants coexistent sur un mode tendu à l'extrême, le sexe n'existe pas officiellement. Rien n'interdit aux détenus d'avoir une pratique sexuelle. Mais rien ne leur permet, concrètement, d'en
avoir une. C'est la loi de l'instinct, de la pulsion, qui prévaut. Du rapport de force. Avec l'argent, le sexe constitue ainsi un instrument de contrainte privilégié pour qui veut faire régner sa
loi. Victime de choix: le nouvel arrivant. Débarqué dans des cellules où s'entassent souvent trois, voire quatre prisonniers, il est immédiatement mis à l'amende. Sommé de faire la vaisselle. Le
ménage. Souvent contraint de payer, y compris de sa personne, sa " place au soleil ": fellations, sodomies. Viols à répétition. Avec, parfois, la complicité de surveillants surchargés, tentés
d'acheter à bon compte une certaine forme de " paix sociale ".
Loïk LE FLOCH-PRIGENT, ex PDG d'ELF Le Nouvel Observateur
« Mes nuits sont hantées par les bruits que j’entendais là-bas, dont les pires sont sans doute les hurlements des détenus, en particulier
ceux des nouveaux venus sodomisés dès leur arrivée par leurs compagnons de cellule, sans que nous puissions intervenir. »
Jean Genet sera pour toujours présent dans l'univers carcéral
Ecrivain, poète, par une écriture raffinée et riche, Jean Genet exalte la perversion, le mal, l'homosexualité et
l'érotisme à travers la célébration de personnages ambivalents au sein de mondes interlopes. ll m'est resté de meslectures l'impression que Genet n'a été heureux et épanoui
sexuellement qu'en prison...et qu'il souhaitait y retourner pour fréquenter ses héros. Sa culture est inversée. Lasoumission c'est la liberté, le bien,c'est le mal...etc
La violence en prison est reconnue mais elle "aurait changé de nature". C'est une violence décomplexée. Les auteurs de ne voient pas
où est le problème. Il y a par exemple beaucoup de violences à dix contre un. Il y a beaucoup d'agressions par arme blanche aussi. Et faute de témoignages, les auteurs ne sont pas toujours
poursuivis. Quand on accueille une personne blessée, le plus souvent elle nous explique qu'elle est tombée pendant la promenade, ce qui parfois n'est pas plausible compte tenu des
blessures."
On sait que Stéphane y va fort...
violences reconnues...et souhaitées
"Un soir, un arrivant s'est fait violer par son cocellulaire", raconte un ex-détenu sorti en février 2012 après six mois d'incarcération dans le bâtiment A,
l'un des plus durs et des plus vétustes. "Dans l'aile, tout le monde hurlait, mais les surveillants n'ont pas bougé." Aux Baumettes, la violence entre détenus est quotidienne. "Moi, je me faisais
taper des cigarettes. Au bout d'un
moment, j'ai décidé d'arrêter de sortir en promenade pour faire mon footing pour ne pas prendre de risque. J'ai arrêté aussi d'aller dans les douches. Je me lavais avec l'eau froide du lavabo de ma cellule. Les douches c'est Apocalypse now, d'abord, c'est dégueu, mais c'est un
vrai coupe-gorge où il y a des règlements de comptes", ajoute-t-il.
Les douches aux Beaumettes à Marseille
Les prisons sont des locaux appartenant à l'Etat
Cellule de confinement. Beaumettes
Les récits de viols en détention ne sont pas rares dans les écrits d’anciens détenus : Mizaine (1972), Charmes (1974) ou Girier - dit « René la
Cane » - (1977). Quelques années plus tard, Agret a raconté le viol d’un jeune par ses codétenus dans La Justice à deux doigts près (1985, 127). Plus récemment, un surveillant (Lambert, 1999) a
également évoqué cette question. Ces détenus ont évoqué les viols (sans jamais avouer en avoir été l’auteur) qui transforment, définitivement, un détenu en « gonze ». Le nombre impressionnant de
synonymes de ce terme (« fiotte », « giton », « môme », « lope », « lopette », etc.) suggère d’ailleurs une relative banalité de ces faits. On retrouve ici la division - évoquée à propos des
prisons américaines - entre les « actifs » et les « passifs », ainsi que la conviction de la plupart des « macs » (« actifs ») que leur comportement ne relève pas de l’homosexualité. « Se taper
un homo », c’est se désigner comme « pédale ». Boudard (1997, 57) résume ainsi les enjeux de ces catégories :
Avec les us et coutumes du milieu on est en porte à faux. Quiconque se hasarde sur ce sentier interdit perd sa qualité d’homme... Il devient une pédale, une tante... un être inférieur.
Il règne souvent une grande confusion dans les représentations de l’homosexualité et des violences sexuelles : il est fréquent de lire, dans les témoignages sur la prison, que les détenus qui se font violer deviennent homosexuels. Cela participe d’une forme de déni de la victime qui, finalement, peut être soupçonnée d’avoir provoqué son agresseur ou d’avoir pris plaisir à son agression. Médecin à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes, Diennet (1972, 74) n’échappe pas à ce genre d’incohérences :
Un type sur trois est pédéraste en prison... Ils ne le sont pas toujours en entrant, ni en sortant d’ailleurs, mais pendant le temps qu’ils restent en taule, un tiers devient homosexuel...
Cela se passe de la façon suivante : un jeune gars entre dans une cellule où il y a déjà deux ou trois détenus... Il se fait coincer par ses aînés et se fait « enculer »... Les homosexuels « médicalement reconnus » sont installés dans une division spéciale qui leur est réservée. Là, tranquilles, ils peuvent s’en donner à cœur joie... Jean Genet souvenirs ? FIN ¤
Avec les us et coutumes du milieu on est en porte à faux. Quiconque se hasarde sur ce sentier interdit perd sa qualité d’homme... Il devient une pédale, une tante... un être inférieur.
Il règne souvent une grande confusion dans les représentations de l’homosexualité et des violences sexuelles : il est fréquent de lire, dans les témoignages sur la prison, que les détenus qui se font violer deviennent homosexuels. Cela participe d’une forme de déni de la victime qui, finalement, peut être soupçonnée d’avoir provoqué son agresseur ou d’avoir pris plaisir à son agression. Médecin à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes, Diennet (1972, 74) n’échappe pas à ce genre d’incohérences :
Un type sur trois est pédéraste en prison... Ils ne le sont pas toujours en entrant, ni en sortant d’ailleurs, mais pendant le temps qu’ils restent en taule, un tiers devient homosexuel...
Cela se passe de la façon suivante : un jeune gars entre dans une cellule où il y a déjà deux ou trois détenus... Il se fait coincer par ses aînés et se fait « enculer »... Les homosexuels « médicalement reconnus » sont installés dans une division spéciale qui leur est réservée. Là, tranquilles, ils peuvent s’en donner à cœur joie... Jean Genet souvenirs ? FIN ¤
Mar 8 oct 2013
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