Le blog gay de Cavaillon et ses amis prostitués
Il ne m'aurait pas permis de prendre une photo
aussi j'ai cherché avec soin un portrait qui lui ressemble, mais ce n'est pas lui
TOUT NOUS SEPARE... LES SENS NOUS REUNISSENT
Quelle après-midi était-ce ? Une fin d'après-midi ? La fin de l'été, non ? j'explore tous les possibles mais ça n'a pas de véritable importance. Avec la fuite du temps, ce qui me paraît important c'est que lorsqu'aujourd'hui je désire m'érotiser, je pense à toi, Hassène.
J'étais en camionnette Express vitrée. Tu étais en mobylette. A la drague de la Durance, immense, mais fermée aujourd'hui chacun de nous "virait". En bas de la digue et du chemin qui la parcourt, j'ai arrêté le moteur. Sans crainte apparente tu t'es approché, poussant ta machine sur le sol limoneux. Aussi bien tu aurais pu être un de ces voyous insolents qui hantaient la drague pour racketter ou autre. Tu étais tout près de ma voiture et de moi, donc... rien ne peut décrire ce qui se passe dans les regards dans ces moments-là : c'est le cocktail d'alcool frelaté "spécial" des Tontons Flingueurs. Du doute ? il y en a. De la peur ? il y en a. Du désir et de la concupiscence ? il y en a aussi et ce dernier sentiment est souvent le plus fort. Cela peut nous mener à faire des bêtises. Je n'arrête pas de penser que tu vas me demander de l'argent comme ça arrive ici de temps en temps avec les jeunes maghrébins. Je me raidis d'avance !
A partir des premières minutes, il y avait peu de chances pour que nous nous trompions sur les intentions de l'autre.
Ce qui a tout brusqué c'est qu'un homme à moto est survenu sur la digue qui surplombe ce petit bois où nous étions, juste au moment où nos mains, nos corps se rapprochaient. L'homme fait mine de nous rejoindre. Je lui fais signe de s'éloigner. Il n'insiste pas. Ouf. On est tous les deux soulagés. Il ne semble pas qu'on aurait su quoi faire à trois, toi encore moins que moi. Tu as posé ta machine.
Caresses furtives, ton attitude ne fait plus aucun doute. Tu en veux ! tu me frottes les fesses...C'est un langage !
J'essaie de t'entraîner vers l'épaisseur du petit bois : on a la preuve que si on reste ici, on peut nous voir d'en haut. Tu ne veux pas. Au diable le risque d'être vus !!! Tu ne parles pas, même si tes gestes sont éloquents. Tu es magnifique à mes yeux. Tu es jeune, très beau. Pas si grand que ça, bien que plus que moi. Une crainte me saisit : -" tu as quel âge ? tu es majeur au moins ?" -" 21 ans, j'ai 21 ans"- "tu as le permis ?" - "non je vais le passer". Cette réponse, bien que plausible et invérifiable, maintient un doute encore aujourd'hui.
C'est toi qui ouvres les portes de la petite camionnette !
Toi debout, je me suis assis à l'arrière Tu veux que je te suce, mais je vois bien que c'est pour la forme : tu veux que je m'humilie un peu, montrer que tu seras le maître. Pas de souci pour moi, je te serai soumis. D'ailleurs tu n'es guère sensible à la suce on dirait. Tu es magnifiquement circoncis et je me souviens que ton sexe était d'entrée bandé à la verticale et toutes les fois où on s'est rencontrés.
Les gestes vont vite : tu veux que je me retourne pour me prendre. Préservatif...gel dessus, je me garnis aussi.
Dès l'instant où tu m'a pris je me suis senti pleinement rassuré et tout à toi. Je me souviens que le sol de la camionnette était dur quand tu m'as mis sur le dos. Ton savoir-faire me questionne encore aujourd'hui. Impossible que j'aie été ton premier ! Je ne l'exclus pas. Tu es exceptionnel.
Bon pas la peine que je raconte
Tu as fumé après. Je t'ai dit mon plaisir et que je désirais te revoir. Tu m'as dit n'être libre que le soir. Moi en fin d' après-midi. On a convenu que je viendrais à ta rencontre à la sortie de l'usine où tu travaillais. Je t'ai demandé ton numéro de tél. Je l'ai écrit. Dans ma tête ça chantait : ayé, j'ai un copain...hummmmh
Tu roulais devant sur la petite route. Tu m'avais tellement rendu heureux que je ne croyais pas mériter un tel bonheur. Pardonne-moi, si tu te souviens, j'ai composé ton N° croyant que tu m'avais donné un faux N°. Tu as posé pied à terre pour décrocher. Rien au bout bien sûr. Tu ne mens jamais. J'avais un peu honte de cette mise à l'épreuve clandestine.
Ainsi nous nous retrouvions un ou deux soirs par semaine vers 17h. Nous allions au bois sur la hauteur dans mon autre utilitaire plus spacieux et garni de coussins confortables et je te voyais content. Aujourd'hui encore je ne me souviens pas d'avoir connu quelqu'un de plus affamé que toi de sexe. Oh tu n'étais pas expéditif. Tu prenais soin de mon plaisir.
Moi qui draguais très souvent je m'étais fait à toi et à n'avoir que toi d'amant.
Tu ne parlais que très très peu. Mes efforts pour te porter à boire, des cigarettes de ta marque préférée demeuraient vains.
Aurais-je dû ? je ne voulais pas que l'argent se mêle à notre relation. J'étais sûr, te connaissant maintenant, que tu aurais refusé, vexé du statut de prostitué que ça t'aurait automatiquement donné.
Mon chéri, tu es si pur !
Jamais un baiser quand même. Moi j'effleurais furtivement ta joue. J'esquissais un petit bisou. Tu te détournais...si on nous avait vus !!! c'était ta hantise : tu habitais chez tes parents.
Dans le fourgon cependant, tu étais visiblement libéré de cette hantise qu'on puisse découvrir ton homosexualité.
Un après-midi cependant il nous est arrivé ce que je considère comme un bonheur plus grand encore.
Ton corps est long, mince et élancé. Tu es merveilleusement doté.
Une après-midi, alors que tu me prenais en missionnaire, moi cuisses écartées en berceau je te recevais en moi, au comble du plaisir.
Alors que mes lèvres manquaient toujours tes joues qui fuyaient mes baisers, tout à coup tu écrasais tes lèvres sur les miennes, ta langue pénétrait ma bouche. Enfin je recevais une preuve de la réciprocité de notre affection.
Hélas, l'amour est destiné à mal finir*.
Il me reste le souvenir de ces moments sans nuages, ce plaisir de chacun, toi à me prendre et me reprendre et moi à m'abandonner à ce vertige de plaisir que tu génères.
Ce souvenir est si fort que tu accompagnes en intense pensée tous mes moments de masturbation solitaire aussi bien que mes rêveries. Sinon rien : tu m'as marqué, Hassène ! Je t'aime encore, et pour toujours. Tu es resté mon unique mâle.
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* vous voulez savoir ?
Un soir, dans la pénombre du fourgon, Hassène commence à me prendre : -"tu as mis le préservatif ?"
-"Attends, je vais le mettre " Il se retire, le gland à peine entré.
Je le ramène vers chez-lui comme d'habitude et en route je lui dis: "d'après moi c'est mieux qu'on mette le préservatif". Ses yeux éloquents me regardent. (Et dire que j'aurais tant aimé l'avoir en moi, chair contre chair !)
J'aurais dû me taire du début à la fin. J'ai tourné dans son village, il ne répondait plus au téléphone...j'étais vraiment malheureux.
Regardez comme c'est bête ! Je suis sûr que nous étions sains. J'aurais dû tout lui permettre et le rendre plus heureux. Aujourd'hui j'ai encore en tête l'image de son dernier regard étonné...
amicalement / claudio