Le blog gay de Cavaillon et ses amis prostitués
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NOS CHERS PIOUPIOUS ETAIENT-ILS SI DIFFERENTS DE NOUS...? OU ALORS SAVAIENT-ILS SI BIEN SE CACHER dans la promiscuité du front?
LE FILM "LES INVISIBLES" RETRACE BIEN LES MENTALITES ARRIEREES ( VOIR EN FIN DE POST SUR CETTE PAGE)
Cartes postales et autres illustrations dans les manuels scolaires nous représentent en effet toujours le poilu rêvant de sa Rosalie… mais il y avait statistiquement de nombreux homos parmi les combattants. Curieux, j’ai interrogé des sites. Le musée canadien de la guerre écrit sur son site : Il y eut peu de cas d'homosexualité rapportés par les soldats dans leurs lettres et mémoires personnels, mais comme il s'agissait d'un crime punissable en vertu du droit militaire on n'en parlait probablement pas. Une intéressante monographie universitaire de Régis Revenin intitulée : homosexualité et prostitution masculines à Paris 1870 – 1918 nous apprend que les militaires constituaient 5 % des homosexuels surveillés ou arrêtés par la police des mœurs (c’était plus que les coiffeurs !). Et de rappeler la descente de police à l’hôtel Marigny en 1918 où la police découvrit un certain Marcel Proust en compagnie de soldats.
Plus généralement l’armée comptait bien de nombreux homos et parfois au plus haut niveau (comment ne pas penser à Lyautey ?) et ces soldats ont combattu aussi courageusement que les autres dans cette terrible guerre civile européenne. Mais l’homosexualité était punissable et donc cachée. Et dans la société de l’époque, dans la presse, l’homosexuel (forcément efféminé) est présenté comme un traître potentiel.
Alors ne connaîtrons- nous jamais peut-être ces histoires qui ont tant compté dans les vies de ces hommes ? Connaissez-vous des documents sur ce sujet ? L’auteur de ce blog serait très heureux d’en savoir plus…
Dans le dernier volume de la "Recherche du temps perdu", le "Temps retrouvé" de Proust on découvre les bordels
gays de l'époque, dans lesquels des ouvriers ou des soldats se vendaient aux messieurs plus fortunés. De manière générale, dans toute l'oeuvre, le Baron de Charlus a des relations notamment avec
des militaires, et à la fin de l'oeuvre on découvre aussi que le plus beau des militaires, un officier, Saint-Loup, est homosexuel.
L'homosexualité n'était bien entendu pas absente des tranchées, elle était occultée et réprimée
Un autre bouquin :
"Homosexualité et prostitution masculines à Paris (1870-1918)" de Regis Revenin.
Fraternisation
Les soldats et les civils eurent de fréquents contacts
pendant la Première Guerre mondiale.
Le sexe
Les permissions permettaient également aux hommes d'avoir des relations avec des femmes, y compris des relations sexuelles.
Une conséquence fâcheuse de ces relations fut un taux étonnamment élevé de maladies vénériennes, qui touchèrent près d'un soldat canadien sur neuf pendant la durée de la guerre.
Il y eut peu de cas d'homosexualité rapportés par les soldats dans leurs lettres et mémoires personnels,
mais comme il s'agissait d'un crime punissable en vertu du droit militaire on n'en parlait probablement pas
“Les Invisibles” : commentés par Sébastien Lifshitz, réalisateur
Invisibles (extrait1) par Telerama_BA
« Le jour où j'ai rencontré Bernard et Jacques dans leur appartement du centre de Marseille, ils m'ont accueilli exactement comme ils sont, ici, assis côte à côte devant leur table, Bernard coupant d'emblée la parole à Jacques pour occuper l'espace et me raconter leur histoire d'amour sur un mode humoristique, décalé, avec une verve et un panache qui m'ont immédiatement projeté dans le film. C'était presque une scène de fiction, un petit théâtre à la Pagnol où Raimu m'aurait annoncé qu'il était homosexuel. J'avais souvent envie de rire et je ressentais un plaisir immense à les écouter. Presque trop d'ailleurs, car j'avais l'impression d'être déjà dans le tournage alors que c'était la toute première rencontre et qu'il faudrait retrouver ensuite le naturel de cette parole, la fantaisie de ce couple à la fois mal assorti et merveilleusement uni. Comme on le voit ici, leur nature et leur humour sont très complémentaires, Jacques est taciturne et pince-sans-rire, Bernard très extraverti. Il a trouvé une manière d'amuser Jacques et c'est ainsi qu'il l'aime. Dès qu'on les voit, c'est évident qu'ils forment un couple de cinéma.
J'ai vite compris qu'il serait très intéressant de les regarder vivre, de les filmer dans leur quotidien, dans des activités toutes simples, comme de préparer le thé ou de s'habiller. Pour eux, la caméra n'a jamais été un problème, elle était comme “invisible”. Ils s'en amusaient parfois mais ils l'oubliaient aussi et, ce moment où une tourterelle s'invite dans le plan est, pour moi, emblématique de la mise en scène du film. J'ai essayé de construire Les invisibles autour de séquences où l'on a le sentiment que la parole a le temps de se déployer, qu'elle est brute, naturelle et qu'elle n'est pas manipulée. Même si le montage, bien sûr, sculpte le témoignage et le contracte, j'ai essayé de couper le moins possible pendant le tournage et cette tourterelle, qui vient se poser dans le film, est un instant magique où nous avons retenu notre souffle pour ne rien gâcher, pour laisser s'installer la poésie et l'humour de la scène. J'étais toujours été attentif à rester très concentré, pour sentir ce qui se passait sous nos yeux et ne rien perturber quand la vie se manifestait d'une manière ou d'une autre.
J'ai l'impression que cette scène des “tourterelles” a une force particulière parce que c'est une image inédite. Elle montre une vie, un amour et des corps que l'on voit rarement dans les films. Bernard a 82 ans, Jacques 84. J'ai fait Les invisiblespour des gens comme eux. Je voulais filmer des personnes âgées qui ne sont jamais montrées, regardées, ni écoutées au cinéma ou à la télévision. Voire à la radio ou dans la presse. Quand on parle d'eux, c'est pour évoquer la maladie d'Alzheimer ou le trou de la sécurité sociale et je voulais essayer d'inventer quelque chose de plus digne, de plus juste, sur la vieillesse, qui n'est pas forcément une déchéance ou un mouroir. Je trouve malsain que notre société ne représente pas un pan aussi important de sa population et ne la traite que par des clichés, alors qu'il est évident que les personnes âgées ont des choses à raconter et quelles sont intéressantes à regarder. Loin de l'image apaisée de la grand-mère gâteau et du grand-père qui va à la pêche, on découvre vite des hommes et des femmes dotés d'une parole libre, drôle et souvent crue. Ils sont actifs, engagés, ils ont des avis tranchés et ne sont pas forcément mesurés, ils parlent de sexualité, de désir, d'amour, toutes ces choses auxquelles on n'assimile pas la vieillesse. »
recueilli par claudio