Le blog gay de Cavaillon et ses amis prostitués
A l'heure de cet engagement en Afrique, de tousces débats qui ont pour butde nous libérer, j'ai visionné le départ des jeunes soldats pour le Mali et j'ai pensé à toutes les situations qu'ils vont affronter...le danger mais aussi le désir et ...l'amour !
Vous avez fait l'armée ? dites vos souvenirs homosexuels...postez-les à claudemodou@gmail.com qui les fera paraître
Vous êtes militaire ? parlez-nous de vous, votre vie, vos amours
Bises et merci pour tous !
Kobi-Israel est un photographe gay israélien, qui met en scene ses personnages comme dans des tableaux.
Pause-détente
Le thé de la fraternité
Les amants du front...
"J'ai lu dans les yeux d'un autre garçon de la base...."
L’érotisme, des peuples orientaux, est bien rendu dans les photos de Kobi Israël. Il écrit :
Ce livre est un voyage intérieur au cœur de mes souvenirs, de mes conflits et de mes émotions cachées. J’y tente de recréer et de réinventer des fragments de ma propre vie et la psychologie d’un jeune israëlien qui a grandi dans une société macho où les sentiments envers d’autres hommes sont souvent envisagés comme étant « fraternels », certes ce sont bien des relations physiques et chaleureuses mais elles dépassent rarement cette limite dangereuse qui sépare l'étreinte fraternelle de l’étreinte issue de l’amour et du désir.
Ce dilemme est particulièrement présent et fort dans la vie à l’armée, où l’on dit en Hébreu « Ani Ohev Otcha Achi » (« Je t’aime mon frère ») c’est une expression courante,
une attention normale.
A 18 ans, tous les jeunes Israëliens doivent faire leur service militaire pendant trois ans. Dès le premier jour votre personnalité d’adolescent est confisquée par vos supérieurs pour
ne faire de vous qu’un simple élément au service de la vie de l’ensemble, une vie pleine de sentiments contradictoires ; craintes, espoirs, mises à l’épreuve psychologiques et
physiques, asservissement et liberté (d’avoir quitté sa maison et ses parents), horreur et beauté, tristesses et joies et… d’autres sensations dûes à une suractivité hormonale. Vous vous sentez changer nuit après nuit, de l’enfant vous passez à l’homme adulte – un homme qui a le
droit (et même le devoir parfois) d’aimer et de haïr, de vivre et mourir, de faire l’amour et de tuer…
Cette ligne si fine entre l’homosexualité sociale et l’érotisme à l’armée peut être très troublante et torturante pour unsoldat gay. Les soldats s’étreignent et
s’embrassent, chacun dit à l’autre « Je t’aime mon frère » , ils dorment ensemble – parfois torse contre torse, parfois partageant un petit
lit une place, ils prennent des douches communes où ils jouent à des jeux de garçons, font des batailles d’eau et de savon, quelquefois ils se laissent aller à
partager une douche plus intimement, quelquefois se branlent .
En 1988 à 18 ans, j’ai donc rejoint l’armée. Dans ce livre j’ai mis une série de photos où j’ai tenté de recréer ce sentiment de solitude qui s’est soudainement emparé de moi, provoqué par les sentiments ambigus liés à l’idée de « fraternité », d’amour et de désirs sexuels pour mes compagnons soldats, de crainte ajoutée à une idée de beauté et de plaisirs.
Les soldats sont virils, assurés et superbes. Ils sont comme ça dans mon livre. Mais regardez leurs yeux… ils révèlent leurs vrais sentiments. Un corps superbe, masculin et jeune mais à l’intérieur on lit un profond désespoir, une grande différence entre ce qui est et ce qui paraît,c’est trompeur et leurs yeux racontent ça – il y a une profonde solitude, une passion empêchée, interdite et dissimulée, de la crainte et de la confusion dans ces yeux. Vous le voyez ?
J’ai vu dans les yeux d’un autre soldat de la base cette même solitude, ce fut un soulagement pour moi, l’assurance que je n’étais pas le seul.
Poursuivant mon parcours dans l’armée et me découvrant moi-même, la crainte et le trouble continuent aussi : crainte à cause d’une première rencontre avec un homme (j’ai répondu à une annonce dans un journal) ; crainte que toute cette nuit, très excitante, ne mène à rien ; le conflit qui oppose le fait de n’avoir qu’une relation et celui de vivre en couple ; le vide ressenti lorsqu’on se réveille ensemble après une nuit de baise; le fantasme de rencontres banales à la plage ; la recherche des vérités cachées ; la fragilité derrière la force ; la beauté trouvée à point nommé; la tristesse de cette beauté ; la crainte sans fin derrière l’idée de beauté – ce sont tous ces conflits rentrés que j’ai essayé de recréer dans cette série de photos. Dans certains cas je suis même revenu sur les lieux de mes propres expériencespour prendre la photo.
Certaines dans le livre sont « mises en scène » et d’autres sont de vrais moments de vie. Celles mises en scène appartiennent à un pan de ma vie passée, où toute affection entre hommes n’était qu’un simple fantasme, un rêve, un idéal – le résultat en a été des photos prises «comme dans un rêve», comme celle avec les trois garçons sur la plage. Plus tard j’ai découvert « la vraie vie » dans ma propre vie et j’ai basculé; mes photographies s'inspirent maintenant du réel – cherchant « le divin » dans ces scènes du quotidien ( comme celle sous la douche), le « divin » qui se cache en nous tous et de la même manière qui nous entoure tous. C’est cette nouvelle voie que j’explore aujourd’hui.
J’espère que vous aimerez ce voyage et que vous trouverez un peu votre propre Moi parmi ces photos. Faites-le moi savoir si c’est le cas.
"KOBI ISRAEL VIEWS"
Livre de photographies, en couleur, 48 pages, format livre ouvert (21x29,7 cm) ISBN 3-86187-285-4. 16,95€